Perturbant, charnel, violent : je ne manque pas de qualificatifs pour parler de Gleipnir, un animé qui m’a troublé dans le bon sens du terme !

Après un mois d’août extrêmement calme sur ce blog (c’était l’été, faut savoir profiter des bonnes choses à un moment), il est temps de se remettre en selle pour parler d’animés, de mangas, de jeux vidéos… Tout ce qu’on aime en somme ! Et pour entamer cette douce reprise, je vais vous parler de Gleipnir, un titre qui est directement connecté a la notion de lien dans la mythologie nordique. Et la notion de liens, c’est l’un des poumons de cette oeuvre !
Une oeuvre moralement en eaux troubles : le bien, le mal, l’amitié, l’amour, le rapport a autrui, le rapport même au corps… Gleipnir met un pied dans tous ses sujets, qui n’ont clairement pas tous la même importance évidemment. Et à la fin des 13 épisodes, j’ai été vraiment emballé, même si je comprends que l’on trouve cet animé repoussant… (ATTENTION : Dans cette critique, il y aura quelques spoilers, vous êtes prévenu).

Adapté du manga de Sun Takeda, Gleipnir raconte la vie discrète de Shuichi, un lycéen comme les autres en apparence. Alors qu’il sent l’odeur d’un feu, le garçon se rend sur place et découvre qu’une fille est dans un bâtiment en feu. Pour la sauver, il n’a pas le choix : il doit user de sa transformation en monstre ! Une créature à l’apparence de mascotte, mais grâce à ce pouvoir, il sauve la fille des flammes. Pour le meilleur ou surtout pour le pire. Parce que cette fille s’appelle Claire, s’est rendu compte que c’est un monstre qui l’a sauvé et semble au courant de l’existence d’êtres semblables à Shuichi. Le garçon timide et la fille prête à tout vont former un duo complexe qui va partir à la recherche de pièces lié au passé de Shuichi, mais aussi de Claire.
Et cette notion de duo est essentielle dans l’animé, puisque c’est comme ça que Shuichi et Claire compensent leurs faiblesses mutuelles pour avancer. Mais ce qui est plus étonnant, comparé a d’autres animés, c’est qu’ici, la fusion est littéralement charnelle : Claire entre dans la forme « mascotte » de Shuichi et en prend le contrôle pour affronter les autres monstres qui veulent leur faire la peau. Cette connexion d’une ambiguité flagrante (les moments d’entrée dans Shuichi sont toujours très chauds), sur laquelle Claire semble jouer pour troubler le réservé Shuichi, amène de manière intéressante les thématiques de la jalousie, de la passion et du rapport aux autres.
Un rapport aux autres qui est au centre de presque tous les maux de Gleipnir : le pourquoi de la mort des parents de Claire, le pourquoi de cette étrange menace au lieu du vaisseau, le pourquoi du groupe de monstres. En 13 épisodes, Gleipnir enchaîne les révélations et joue habilement de cette cadence pour faire douter le spectateur. A l’épisode 4, on a l’impression d’avoir tout compris, mais en faite, non ? Qui ment ? Qui dit la vérité ? Qui cache quoi ? Cette ennemie, vendue comme le mal, est-elle vraiment si maléfique ? Des doutes qui se confirment ou s’infirment dans un excellent acte final, un gros flashback qui permet des révélations tragiques et étonnantes : une bien triste histoire qui a conduit a créer les monstres…
Gleipnir n’est pas un animé manichéen : l’évolution de Shuichi en est la preuve. On passe d’un héros classique qui ne peut pas se confronter à la mort, a un type froid capable d’abattre quelqu’un dans le dos pour préserver une tranquillité bien fragile. Le groupe de Makoto, qui semblent durant toute la saison être d’innommables ordures (et le sont quand même), se trouvent vaincus en usant de l’amitié et du leadership pour les pousser à la mort. Le mal semble changer de camp, Gleipnir est un animé ou il est dur de se lier a un personnage tellement ils changent et sont en permanence entre le bien et le mal… C’est pourquoi je suis curieux de voir une potentielle suite, et l’évolution de Shuichi et Claire, des Bonnie and Clyde qui se salissent les mains pour la sacro-sainte vérité.

L’ambiance troublante, l’ambiguité de Gleipnir passe aussi, évidemment, par son aspect visuel. Les équipes du jeune studio Pine Jam (qui s’est illustré sur des animés comme Just Because ou Gamers) se sont donnés pour réussir le plus important : Gleipnir est un animé tordu à regarder ! Avec un chara-design que j’ai apprécié, l’animé est globalement joli et a juste les petits défauts anecdotique de tous les animés du moment (les visages non-dessinés quand le personnage est à plus de 10 mètres…).
En plus, j’ai été vraiment scotché par les combats de l’animé. Il n’y en a pas énormément, mais quand un affrontement direct commence, on entre dans une dimension vraiment plaisante pour les yeux. La fluidité des mouvements permet de donner un rythme, une nervosité dans chaque coup donné. Ce sont des monstres avec des pouvoirs surnaturels, c’est donc cool que les combats arrivent à retranscrire ça parfaitement. Pas de technique, c’est brutal, c’est chaotique, c’est rythmé. Quand un combat démarrait, j’en avais un peu les frissons du spectacle.
En somme, j’ai beaucoup aimé Gleipnir, étrangement, et qui ne plaira pas à tout le monde (d’après ce que je lis à droite à gauche, c’est le cas). C’est un animé particulier qui m’a troublé, m’a fait croire que j’étais malin puis m’a remis les pieds sur terre, et a su me donner envie de dévorer les épisodes a la chaine (particulièrement cette partie finale, pleines de révélations et de twists savamment dosés) avec en plus une animation de qualité, surtout au niveau des combats incroyables de fluidité ! Il entre sur ma liste des animés qui DOIVENT avoir une suite sans problème. Ou alors, le manga entrera bientôt dans ma bibliothèque, et c’est bien une menace… ridicule (lol).
Ma note totalement subjective : 8/10 !
Gleipnir est disponible en intégrale sur Wakanim. Le manga est disponible aux éditions Kana.