Un shonen sur le monde de la mode qui m’a fait découvrir ce milieu mystérieux et exigeant, mais sur un tel thème, le visuel n’est vraiment pas à la hauteur…

Avec cette belle référence a la télé américaine des années 70 (et je n’ai que 25 ans, croyez-moi sur parole), cette review de Shine : Smile at the Runway ne pouvait pas mieux démarrer ! Nouveau candidat de la saison d’animés de l’hiver 2020, ce shonen aborde un thème que j’ai rarement vu en animés et en mangas. N’étant pas un fervent lecteur de shojo et josei, ou ce thème est peut-être présent dans plus d’oeuvres, c’est la première fois que je vois une oeuvre mettre la mode comme sujet principal !
Cette nouveauté, en plus des très bons échos sur le manga disponible en France chez l’éditeur nobi-nobi, a allumé en moi la flamme de la curiosité. Cette flamme si importante, mais qui peut s’étendre très vite… Et elle a connu des bourrasques devant le visionnage des 12 épisodes de Shine : intéressant, instructif et passionné dans le fond, ennuyeux, formaté et bancal sur la forme !
Shine, c’est l’histoire de Chitoge, une lycéenne qui veut devenir une grande mannequin mais qui par sa taille se fait rejeter de tous les castings, et Ikuto, son camarade qui adore confectionner des vêtements et veut devenir styliste mais est trop pauvre pour envisager cette difficile carrière. Par le hasard d’une fiche de voeux banale, ces deux rêveurs qui ne se connaissaient pas vont s’entraider pour atteindre leurs objectifs respectifs dans le monde impitoyable et compétitif de la haute couture !
De mes pauvres connaissances sur la mode, j’étais au courant d’une chose : la mode est un milieu difficile, a tous les niveaux. Et Shine m’a bien confirmé ce fait, notre duo de rêveurs affrontent les violents vents (les autres) et marées (les exigences physiques et économiques). Un portrait assez cru et qui rend Ikuto et Chitoge encore plus attachants, on a envie de les soutenir encore plus contre ces obstacles. C’est cru et c’est méchant, mais ça reste un shonen, qui d’ailleurs applique bien tous les codes du genre, j’ai eu l’impression de regarder une saison de My Hero Academia (exemple au hasard), mais au lieu de se battre a coup de pouvoirs, c’est leurs costumes qui sont au centre des préoccupations.
Le problème, c’est qu’au bout du compte, j’ai eu le sentiment que le métier de styliste est plus important et intéressant a développer que celui de mannequin. On suit beaucoup plus les aventures d’Ikuto qui découvre les coulisses de son métier de rêve avec un oeil , et Chitoge est plus au second plan de l’histoire, avec l’expérience et l’aigreur qui aurait pu en faire une mentor pour l’apprenti styliste. Shine commence par Chitoge, et Ikuto vole les spotlights a sa propre mannequin en quelques épisodes… Et l’épisode final sent un peu la fausse fin montée a l’arrache, vu qu’aucune saison 2 n’a été annoncée. L’animé pourrait s’arrêter la, le final peut servir de conclusion, on va dire.

La mode, c’est cruel, c’est esthétique et c’est plein de passion. Mais pour que je puisse vraiment ressentir cette foutue passion jusque dans mon épiderme, j’attendais une réalisation, une animation d’un autre calibre. Je ne sais pas si c’est par manque de budget ou de temps, mais j’ai eu l’impression que les équipes du studio Ezola (qui reste un jeune studio) n’ont pas su ou pu trouver cette folie, Beaucoup d’approximations se voient à l’oeil nu, l’animation est assez lente et la réalisation manque de fantaisie, de folie pour vraiment ressentir quelque chose.
Pour le coup, j’ai un comparatif qui vaut mille mots : je n’y connais rien en danse, je ne suis pas bon danseur et encore moins de salon, et en regardant le très bon Welcome to the Ballroom, j’ai compris par la réalisation et la direction artistique si intense ce qui est beau dans la danse ! Sur Shine, ça n’est pas arrivé : tout est si mesuré, si simple, si fade, c’est juste visuellement ennuyeux, point.
Shine n’est pas du tout un mauvais animé, mais vraiment pas du tout. Il arrive bien a nous faire comprendre la rudesse de la mode, ce qui fait vibrer et surtout encaisser les hommes et femmes qui veulent réussir dans ce milieu. C’est une bonne histoire, mais je n’ai pas eu le moindre frisson en douze épisodes… Peut-être que le manga est plus puissant, et c’est fort probable.
Ma note totalement subjective : 6/10 !
L’intégrale de l’animé est disponible sur Wakanim. Le manga est à découvrir dans les librairies chez Nobi-nobi !