Fire Force – Faut-il vraiment s’enflammer ?

Brûlot a l’univers fourni et sinueux, Fire Force est l’un des animés les plus importants de 2019 (en terme d’attentes et d’écho). Il ose, mais ne réussit pas tout ce qu’il entreprend…

Après des heures de recherche sur le titre pour faire ce jeu de mot de qualité supérieure, voici mon avis légèrement sur ces 24 épisodes de Fire Force, un shonen bouillant à la direction artistique audacieuse mais à l’ambiance… bizarre (et ça va peut-être ensemble).

Adaptation du manga d’Atsushi Ohkubo (l’auteur de Soul Eater), Fire Force est un shonen pur jus qui a fait pas mal parler en 2019. Les équipes de David Productions aux manettes, ça présage du bon, et un manga de qualité qui peut-être très intéressant a transposer sur le petit écran. Mais au final, que vaut-elle vraiment cette adaptation ? Peut-elle bousculer l’invincible Demon Slayer, le roi des animés de 2019 (réponse rapide : non) ?

Allumer le feu !

Je vais faire un maximum de références et de jeux de mots dans cet article, vous êtes prévenus. Fire Force est donc un shonen d’action qui se déroule dans un Tokyo alternatif. Notre planète a été en partie calciné par des tempêtes de flammes, et l’Empire de Tokyo est devenu l’une des seules terres vivables de la Terre. En plus d’être en proie au feu, l’humanité se retrouve face à un phénomène atroce : les combustions instantanées. Les gens deviennent, aléatoirement et soudainement, des torches humaines et c’est dans ces moments dramatiques qu’on appelle la Fire Force, des pompiers spéciaux.

FF suit l’intégration de Shinra Kusakabe, un jeune pompier qui va intégrer la 8ème division de la Fire Force. Il est surnommé le Démon du a son sourire particulier, mais c’est un héros dans l’âme qui veut retrouver celui qui aurait brûlé sa mère et son frère quand il était petit. Shinra est aussi un détenteur de pouvoirs de 3ème génération : il est capable de créer des flammes avec ses pieds et de se propulser ou se battre avec ! Son arrivée va être le point de départ d’une série d’enquêtes sur les nombreux secrets que cache la Fire Force et l’Empire de Tokyo.

Parce qu’il faut le dire vite : les Torches Humaines, elles sont plus là pour le contexte et les premiers épisodes que comme une vraie menace. Ce qui est le plus important et le plus cool dans Fire Force, c’est que le vrai ennemi n’est jamais celui que l’on croit. Au fil de cette première et dense saison, la 8ème brigade va passer plus de temps à tabasser des membres d’autres brigades ou des hommes en blancs (vous verrez qui ils sont par vous-même) que des monstres.

Fire Force a un contexte politique et sociétal très intéressant et prenant : on enchaîne les révélations et les suspicions sur les rôles que joue chaque brigade, sur les secrets de la fondation de cet Empire et sur les origines de ce monde tout feu tout flamme… L’univers de cette série m’a vraiment happé, et je suis extrêmement curieux d’en découvrir encore plus sur les origines de tout ça.

Pour mener cette croisade contre le mensonge et les vilains, Shinra est un héros comme on en fait tant dans les shonens : un gamin qui veut prendre sa revanche, et qui veut surtout sauver un maximum de personnes. Tel un Izuku, Asta et bien d’autres, il est déterminé à se battre et se mettre en danger pour autrui. Sa combativité sans faille nous offre des combats démentiels, amplifié par l’excellente réalisation ! Ajoutez à cela son excellent duo avec Arthur, le roi des chevaliers et surtout des idiots, qui mène de plein pied cette brigade si dysfonctionnelle et pourtant sans fausse note ou personnage de trop, et même Tamaki, la pompière qui incarne le fan-service dans FF. Mais c’est tellement poussé dans l’absurde que ça en devient drôle ! A noter aussi la coolitude incarnée de Benimaru Shimon, le capitaine de la 7ème brigade !

Encore plus que ses héros, ce sont les vilains qui sont particulièrement savoureux dans FF : que ce soit l’illuminé (Attention mini-spoil) Rekka Hoshimiya ou le malfaisant (encore un mini-spoil) Dr.Giovanni, ils sont tous les deux des adversaires terrifiants a leur façon. L’enthousiasme héroique et meurtrier de Rekka en fait un ennemi anachronique, un vrai héros du mal ! Giovanni est plus classique, mais n’en reste pas moins une belle ordure bien exécrable.

Fire Force, ça à du fond, ça a des bons persos et des méchants plus qu’à la hauteur, mais est-ce qu’il y a du moins bien ? Sa réalisation. Un succès autant qu’un échec de mon point de vue.

L’audace paye, mais pas toujours…

Fire Force est un animé rythmé, carré avec du fond, mais aussi une direction artistique qui le démarque : cette DA est assez unique puisque très sombre et pesante. Que ce soit au niveau des couleurs ou des décors, ça dégouline de chaleur et d’angoisse par tous les côtés de l’écran ! Une DA jusqu’au boutiste, qui se démarque beaucoup de ses confrères, mais qui est aussi très déconcertante.

La réalisation de Yuki Yase qui prend son temps et prend racine dans cette ambiance certes, mais elle offre aussi beaucoup de moments de blancs étrangement long. C’est compréhensible, ce n’est pas une erreur mais bien une volonté pour appuyer une blague ou cette ambiance si étouffante et pesante. Mais ça m’a souvent laissé pantois, en train de me demander si ces moments de vide étaient un bug de l’épisode ou bien une réelle intention artistique qui ne m’atteint pas. C’est la deuxième option, je l’ai quand même compris au bout de 24 épisodes.

Par contre, les séquences de combats et d’action sont spectaculaires, le travail sur les effets de flammes est impressionnant et la-dessus, c’est comparable à Demon Slayer (par rapport aux sublimes effets de vagues de Tanjiro). Après, la réal’ provoque pas mal de coups de mou, qu’il faut savoir outrepasser pour profiter pleinement du spectacle et du suspense permanent de FF !

J’en attendais beaucoup, j’ai mis du temps a entrer dedans, et au final : j’aime vraiment bien Fire Force, c’est animé qui utilise bien son matériau de base et qui ose des choses, il faut applaudir les audacieux même si tout ne fonctionne pas. J’attends la deuxième fournée, qui démarre en juin prochain, avec une relative patience. Et en plus, ce sera en plein été, un visionnage qui promet d’être bouillant !

Ma note totalement subjective : 7/10 !

La saison 1 de Fire Force est disponible en intégralité sur Anime Digital Network et Wakanim, le manga est disponible chez Kana. © 2015 Atsushi Ohkubo, Kodansha. © FIRE FORCE Production Committee