Après une première saison qui m’avait déjà laissé sur ma faim (et surtout dans mon sommeil), voici la suite de Granblue Fantasy, un animé d’aventure toujours aussi moyen…

Avant que vous vous lanciez dans la lecture de cette critique, vous devez absolument savoir que je ne suis pas très fan de la première saison de Granblue Fantasy. La première partie de cette odyssée m’avait paru bien ennuyeuse, un spectacle techniquement très plaisant et avec des décors incontestablement magnifique. Mais que ce soit dans les personnages, l’action ou même l’ambiance globale, c’est d’une morosité impressionnante. Mais il est possible qu’après un changement de studio (MAPPA qui prend la relève de A-1 Pictures), cette S2 se soit amélioré. Ben… Non, c’est pareil qu’il y a deux ans.
L’aventure des personnages secondaires
Cette deuxième saison est une suite quasi-directe de la première (les OAV ne sont pas indispensables) : les aventuriers du vaisseau Grandcypher, mené par le héros Gran et la « princesse » Lyria, continue de fuir l’empire d’Erste, ses généraux et son Chevalier Noir si machiavélique. Et c’est un enchainement de plusieurs petits arcs qui vont nous présenter les passés de plusieurs personnages secondaires, et trouver de manière un peu bancale un lien avec l’intrigue principale.
C’est important de rappeler que GF est adapté d’un jeu mobile de Cygames (qui n’est disponible qu’en japonais sur la QooApp), et les producteurs se servent de ce postulat : chaque arc semble adapté d’évènement spéciaux tiré directement du jeu. La série manque de cohésion, d’un fil rouge bien solide. On avance d’ile en ile avec des aventures extrêmement niaises et peu épique. Ce n’est pas forcément négatif de faire des petits arcs enchainés, mais Granblue Fantasy n’est pas l’oeuvre la plus adapté à ça.
Le fond de Granblue Fantasy n’est vraiment pas son fort, et ça déteint sur ses personnages. La première saison servait a concevoir la bande, la deuxième devait montrer un équipage qui est lié par cet esprit de l’aventure et une mission commune : aller au bout du ciel (c’est bête à écrire, mais c’est bien ça l’objectif). Mais même entre eux, c’est extrêmement ennuyeux et peu émotionnel. Très peu de relations entre les personnages, peu de références ou de blagues gimmick pour créer un semblant d’alchimie. Ces six personnages sont sur un vaisseau, vont au même endroit, ne se connaissent pas tellement et ne cherchent pas à être plus proche : c’est les critères d’un covoiturage longue durée.

Finalement, j’ai été très (trop ?) agressif avec GF saison 2 dans ces premiers paragraphes. Mais ce n’est pas fini, il reste encore la forme, qui compte beaucoup dans un animé d’aventure comme celui-là. Et la, il y a du bon et du mauvais !
L’ennui a un joli écrin
Avec une toute nouvelle équipe à la production, je me suis dit que l’action allait gagner en spectacle, que le rythme serait plus intense et qu’on sentirait la densité des combats face aux Créatures Originelles, des gros monstres qui pourraient donner des affrontements dantesques ! Mais les équipes de chez MAPPA sont restés dans le sillage de leurs camarades de A-1 Pictures : je me suis bien ennuyé sur mon canapé.
Je me suis ennuyé, certes, mais mes yeux se sont délectés de décors d’une grande beauté, et c’est (heureusement) le point positif que MAPPA a aussi conservé. D’ile en ile, on sait que l’histoire ne va pas être passionnante, mais qu’on va visiter des lieux pleins de charmes ! Je me suis senti un peu devant le Tour de France : on se fout de la course, mais les paysages sont toujours plaisants et attise la curiosité. Les couleurs, la lumière, c’est techniquement réussi et propre !
Les décors et les aspects les plus techniques sont réussis (même si les finitions des personnages sont parfois approximatives), mais l’action est comme le scénario : c’est d’un ennui sans fond ! Rien que la bataille finale contre la dernière Créature Originelle, je n’ai jamais vu une ville être attaqué de toute part et réagir avec si peu de crainte dans un animé. Tout s’effondre, le chaos est partout, et ils marchent. La réalisation manque de spectaculaire, de dantesque, avec des confrontations d’épéistes trop fades pour me faire vibrer.
Granblue Fantasy 2 est donc une suite qui m’a bien fait dormir avant l’heure. Je pense que si troisième saison il y a, je ne serais pas au rendez-vous (et ça, c’est un détail qui ne va pas changer grand-chose). Ma note : 4 sur 10.

Les deux saisons de l’animé sont disponibles en intégrale sur Wakanim, et le manga (que je n’ai pas lu et ne juge donc pas) est disponible aux éditions Pika. © GRANBLUE FANTASY The Animation Project