Gigant, le nouveau et massif Hiroya Oku

Petites impressions sur la nouvelle création de l’un de mes auteurs favoris : Monsieurs Hiroya Oku, papa de Gantz et Inuyashiki entre autres.

Comme dit dans le chapeau, j’aime beaucoup Hiroya Oku. Autant dans ses qualités que ses défauts d’auteur, j’aime sa folie, son incohérence, son rythme dingue, son sens de la provoc’ gratuite et qui en a exaspéré plus d’un, ses thématiques sociétales qu’il apporte au coeur d’oeuvres SF totalement dingues ! Un mangaka de la surprise et du rythme donc, qui ne m’ennuie jamais.

Et je peux dire que j’attendais avec une certaine impatience cette nouvelle petite douceur qui semblait suivre les lignes de conduite de ses précédents travaux : de la SF, une société pourrie et déconstruite, des personnages aussi détestables que pitoyable et du sexe aussi. Ces impressions, ces attentes, est-ce que Oku y a répondu de sa belle plume ? Au bout de deux tomes, Hiroya Oku a encore réussi a me surprendre, il se lance dans la romance.

Les nouveaux Tae et Kurono

La rencontre qui va tout changer…

Avant de plonger dans mon passionnant avis, il faut bien poser les bases : ça parle de quoi Gigant ? C’est l’histoire de Rei, un lycéen fan de cinéma et d’une actrice en particulier : Papico. Une comédienne de cinéma classique ? Non, plus que ça : une actrice X a la poitrine opulente en pleine ascension. Le garçon cache sa passion pour la jeune femme, et un beau soir, il découvre qu’elle aurait déménagé dans son quartier. Hourra ! (il ne dit pas ça, il n’est pas vieux bien sur).

En arrachant des affiches qui crachent sur la jeune femme, Rei a le heureux hasard de la rencontrer. Une première réunion avec son supplément malentendu qui va les mener a discuter plus en profondeur (aucun sous-entendu graveleux, ne me jugez pas !). Quelques pages après, Papico va faire une rencontre, récupérer un objet et… je vous laisse le pourquoi du titre Gigant par vous-même. C’est prévisible mais franchement marrant, vu comment Oku détourne ce « pouvoir » dans le monde du porno nippon.

Le point principal que j’ai apprécié, c’est qu’Oku semble tourné vers une pure romance, comme on avait pu la voir en second plan avec les amants Tae et Kurono dans son chef d’oeuvre Gantz. Un couple qui va vite passer d’amis a amants et petits amis pour devenir inséparable ! Comme s’il réalisé un fantasme d’adolescent, Oku met en scène cette love story caché, intense et pleine avec beaucoup de plaisir. Rei et Papico, qui se partagent vraiment l’affiche, sont très vite attachants par leurs maladresses respectives en amour comme dans la vie. Un ado qui vit dans son rêve, et une actrice porno qui connait une renaissance sentimentale : c’est très cool à lire !

Les habitudes d’Oku

Ghostbusters contre… un joueur de baseball ?!

L’aspect science-fiction reste en toile de fond de l’intrigue jusqu’au derniers chapitres du tome 2, ou elle débarque avec beaucoup de fracas, si je puis dire. Un teasing d’une suite plus action et dantesque, a l’image de la capacité spéciale de notre héroine Papico !

Les deux volumes se consomment extrêmement vite, comme d’habitude avec les mangas de Hiroya Oku. Des chapitres très courts qui s’enchainent inlassablement, et qui m’a pris dans son rythme très positif. D’habitude, les mangas d’Oku sont vite déprimants et cyniques sur notre monde. Ici, c’est plus solaire et lumineux, il n’y pas vraiment d’ordures humaines en toile de fond. Juste l’ombre des votants d’ETE, le sondage en ligne qui semble pouvoir réaliser des voeux incroyables, voire même apocalyptiques…

L’auteur nous montre toutes ses habitudes : des références cinématographiques et culturels en quantité phénoménale, et une tendance a placer Gantz et Inuyashiki un peu partout dans le paysage urbain (même si un détail dans la fin du tome 2 me fait dire que ces références pourraient avoir un sens plus profond ce coup-là…

Qu’attendre de la suite ?

Beaucoup. Je suis sur le starter pour me procurer le troisième tome, qui arrive en février 2020 en France ! Peut-être que tout va s’effondrer, peut-être que ça va devenir la meilleure oeuvre d’Hiroya Oku. En tout cas, ça part très bien de mon point de vue.

Le cliffhanger du deuxième volume laisse clairement entrevoir une baston littéralement dantesque dans le tome 3, qui risque d’être marrante et unique en son genre. Et j’ai l’impression que Gigant ne va, comme Inuyashiki, pas être un manga qui va prendre longtemps à révéler ses mystères.

Gigant va encore pas mal divisé son audience, mais c’est ça qui est plaisant avec cet auteur : on est jamais a l’abri de la surprise, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Et ça ne peut qu’attiser une hype grandissante !

Les deux premiers tomes de Gigant sont disponibles aux éditions Ki-oon.

© 2018 Hiroya Oku/Shogakukan

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